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Sommet pour l’action sur l’IA: la FnTC alerte sur les choix décisifs à faire
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Alors que s’ouvre aujourd’hui le Sommet mondial pour l’Action sur l’IA qui réunit une centaine de chefs d’État et de gouvernement, la Fédération des Tiers de Confiance du numérique (FnTC) a organisé ce vendredi 7 février un webinaire rassemblant experts et acteurs clés du secteur. L’objectif : alerter sur l’urgence d’un changement de paradigme dans le développement de l’intelligence artificielle.
Intervenant principal de ce webinaire organisé par la FnTC, Guillaume Poupard, Envoyé thématique du Sommet et Directeur général adjoint de Docaposte, a dressé un état des lieux sans concession des défis actuels : « Au rythme actuel, en 2027, il n’y aura plus assez d’énergie pour faire tourner l’IA. Cette course effrénée à la puissance de calcul n’est pas soutenable », a-t-il alerté. Face à ce constat, il a souligné l’opportunité pour la France et l’Europe de se différencier : « Nous n’avons pas besoin de mettre 500 milliards sur la table pour exister. Nous pouvons nous appuyer sur nos points forts : le savoir-faire et la compétence algorithmique ».
Cette approche européenne distinctive, privilégiant l’excellence technique à la course à la puissance, nécessite un écosystème de confiance robuste. « Le développement de l’IA doit être encadré, tel est le sens de l’IA Act. Les tiers de confiance ont de fait un rôle essentiel à jouer dans l’établissement de la confiance nécessaire au développement de l’IA. Notre expertise historique dans la certification et la labellisation nous permet d’accompagner cette transformation majeure, tout en garantissant un usage éthique et responsable de ces technologies », souligne Bernard Bailet, Président de la FnTC.
Pour encadrer ce développement responsable, l’Europe s’est dotée d’un cadre réglementaire ambitieux. Anne Cantero, Docteur en Droit, Of Counsel du cabinet Caprioli & Associés, a détaillé les implications de l’AI Act européen : « La réglementation européenne classe les systèmes d’IA selon leur niveau de risque, avec des exigences graduées allant de l’interdiction pure et simple pour les systèmes les plus dangereux jusqu’à des obligations de transparence pour les systèmes à faible risque ». Elle a particulièrement insisté sur l’importance de la formation des utilisateurs : « On peut protéger autant qu’on veut les systèmes, si les personnes ne savent pas comment les utiliser, les risques demeureront élevés ».
Ce besoin d’accompagnement se reflète dans les chiffres d’adoption actuels de l’IA en France. Philippe Sanchis, Secrétaire général de la FnTC, souligne la nécessité d’accompagner les entreprises dans cette transformation : « Nous constatons qu’au sein des entreprises françaises, l’adoption de l’IA est encore assez faible. Elle se développe beaucoup évidemment, mais en 2023, il n’y avait que 6% des entreprises françaises qui avaient mis en œuvre ou travaillaient avec de l’IA ». Pour répondre à cet enjeu, la FnTC a créé l’an passé un groupe de travail qui regroupe différents industriels et entreprises pour travailler autour de la notion d’IA de confiance.
4 grands enjeux de l’IA de confiance mis en lumière
Au cours de ce webinaire, plusieurs défis majeurs ont été identifiés concernant le développement responsable de l’intelligence artificielle :
- La formation et l’acculturation des utilisateurs s’imposent comme un enjeu prioritaire. Les intervenants ont souligné qu’une IA éthique et sécurisée ne peut être efficace sans une montée en compétence générale des collaborateurs. Cette exigence concerne tous les niveaux de l’entreprise, de la direction aux utilisateurs finaux, pour garantir un usage maîtrisé et responsable des technologies d’IA.
- La gouvernance de l’IA constitue un autre enjeu crucial qui nécessite une coordination internationale efficace. Les initiatives se multiplient à différentes échelles : à l’ONU, du au G7 avec le processus d’Hiroshima, en passant par l’OCDE. Dans ce contexte, le Partenariat mondial pour l’IA émerge comme une solution prometteuse, cherchant à concilier agilité décisionnelle et approche inclusive.
- La démocratisation de l’IA représente également un défi majeur pour garantir un accès équitable à ces technologies. Une avancée significative a été annoncée avec la création d’une fondation public-privé dotée de 2,5 milliards d’euros. Cette initiative s’accompagne d’une promotion active de l’open source comme vecteur de partage des progrès, avec une attention particulière portée aux projets d’intérêt général.
- Les applications concrètes, comme la synthèse automatisée des dossiers patients dans le secteur médical, démontrent déjà le potentiel transformateur de l’IA. Ces cas d’usage soulignent l’importance d’allier innovation technologique et accompagnement humain pour une adoption réussie.
À propos de la FnTC :
La Fédération des Tiers de confiance du numérique rassemble éditeurs de logiciels, prestataires de services, experts, professionnels réglementés, start up, utilisateurs et structures institutionnelles. Ses domaines d’expertise : les secteurs historiques de la digitalisation (signature électronique, archivage électronique, identité numérique, facture électronique, vote électronique, e-finance, e-santé), mais également les sujets montants (Intelligence Artificielle, Blockchain, KYC, Cachet électronique visible…). La FnTC œuvre pour la vulgarisation et l’adoption des bonnes pratiques numériques : elle produit sous la forme de « guides » une importante doctrine, élabore des référentiels techniques, et contribue à la normalisation nationale et internationale (Afnor, CEN et ISO). Site : fntc-numerique.com – Mail : infos@fntc-numerique.com
Contact presse :Thierri Koumagnon – Bien Commun Advisory – t.koumagnon@bcadvisory.fr – 07.82.38.58.35