Communiqué de presse FnTc

Retour Communiqué de presse FnTC

Les Tiers de Confiance du numérique appellent à un nouveau Plan Confiance Numérique

À l’occasion des Assises de la Confiance Numérique qu’ils ont organisées ce 26 novembre, les Tiers de Confiance du numérique ont lancé un appel à la création d’un nouveau Plan Confiance Numérique : les vulnérabilités croissantes aujourd’hui vont de la fraude et des cyberattaques contre nos entreprises jusqu’à l’exclusion numérique de millions de Français. Sous-équipés par rapport à leurs voisins européens, 40 % des Français seulement se déclarent confiants dans le numérique[1]. La FnTC (Fédération des Tiers de Confiance du numérique) appelle à une mobilisation générale et met sur la table 4 propositions fortes visant à lutter contre la défiance numérique en France. Elle appelle en outre à la création du label « Confiance Numérique France », une certification tripartite (État, fédérations professionnelles, utilisateurs).

Ces premières Assises de la Confiance Numérique, qui ont rassemblé 250 experts et décideurs à Paris, se sont donné pour but d’alerter les pouvoirs publics et les acteurs privés sur les menaces pesant sur la confiance numérique en France.


Un écosystème de la confiance numérique sous tension

 Le paysage économique français est aujourd’hui bouleversé par la transformation numérique, il doit s’adapter de plus à l’essor de l’intelligence artificielle et à ses applications nombreuses et complexes… En outre, il doit se préparer à la facturation électronique pour 2026 : la mise en place de celle-ci est lourde d’implications pour les entreprises. Partout, les failles et les faiblesses risquent de faire émerger fraudes, abus, escroqueries et cyber-attaques.

« Un sursaut de la confiance numérique est plus que jamais nécessaire en France : la nouvelle donne technologique qui ne cesse d’évoluer d’une part et la défiance d’une partie de la société française à l’égard de numérique d’autre part, exigent une mobilisation de tous les acteurs. De la prolifération de deepfakes à l’automatisation des fraudes, en passant par l’authentification des transactions électroniques, nous devons repenser l’ensemble de notre chaîne de confiance, de la certification des données jusqu’à l’audit des algorithmes. Nous appelons à une prise de conscience et à un plan Confiance Numérique ambitieux et concret« , alerte Bernard Bailet, Président de la FnTC.

La dématérialisation croissante des échanges B2B et B2C crée de nouvelles vulnérabilités. Les fraudes aux moyens de paiement se professionnalisent, touchant 57% des entreprises françaises[2]. En parallèle, la multiplication des cyberattaques menace l’intégrité des systèmes d’information critiques, fragilisant particulièrement les TPE/PME et les collectivités territoriales confrontées à ces nouvelles obligations de dématérialisation. La situation est d’autant plus critique que 16 millions de Français[3] demeurent éloignés du numérique, créant ainsi un fossé technologique majeur.

L’impact de cette sous-adoption du numérique par les Français se traduit sans le moindre doute par une limitation de la compétitivité et de la croissance économique tant au niveau national qu’en comparaison avec les pays de l’Union européenne : la France se situe au 12e rang des pays de l’union en termes d’adoption numérique[4].

  • En 2022, 92 % des Français utilisaient Internet, laissant 8 % de la population non connectée. Ils étaient 48 % à éprouver des difficultés les empêchant d’utiliser Internet, en hausse de 13 points par rapport à 2020. 54 % des Français déclaraient avoir au moins parfois des difficultés à effectuer des démarches administratives en ligne, une augmentation de 16 points depuis 2020.
  • Du côté des entreprises, 33 % des entreprises françaises ne disposaient pas de site internet en 2023, 17 % seulement utilisaient des services cloud contre une moyenne européenne de 26 % et 5,9 % des entreprises françaises seulement avaient adopté des solutions d’intelligence artificielle, en dessous de la moyenne de l’UE de 8 %.[5]

L’environnement réglementaire se complexifie avec l’introduction de nouvelles normes comme eIDAS 2.0, NIS 2 et l’AI Act, imposant aux entreprises des adaptations constantes. Les entreprises, grandes comme petites, doivent par ailleurs renforcer leur sécurité tout en maintenant l’accessibilité de leurs services. La prolifération des risques, de l’usurpation d’identité à la fraude documentaire, est partout : elle affecte tant les échanges professionnels que les transactions avec les particuliers, nécessitant une vigilance accrue et des solutions adaptées à cette nouvelle réalité numérique.

Des propositions concrètes pour une mobilisation générale

La FnTC présente quatre axes prioritaires nécessitant une mobilisation de l’ensemble des acteurs nationaux de la confiance numérique :

  • Renforcer la gouvernance de la confiance numérique : la FnTC appelle à la création d’un cadre unifié intégrant les nouvelles exigences des échanges électroniques professionnels, de l’identité numérique et de l’IA. Le lancement des activités du Comité Stratégique de Filière Numérique de Confiance doit accélérer la coordination entre régulateurs, organisations professionnelles et professions réglementées pour définir des standards communs.
  • Sécuriser la transformation numérique des entreprises : les organisations doivent adopter une approche globale de la sécurité, depuis l’archivage électronique certifié jusqu’au cloud de confiance. La généralisation de l’authentification forte doit s’accompagner de solutions adaptées aux différents contextes professionnels, particulièrement pour la facturation électronique et l’identité numérique professionnelle.
  • Développer une culture de confiance numérique : les établissements d’enseignement supérieur doivent intégrer des modules dédiés à la confiance numérique. Les organisations professionnelles sont appelées à renforcer leurs programmes de formation, notamment sur la cybersécurité et l’usage responsable de l’IA. La FnTC propose la mise en d’une plateforme nationale de partage des connaissances et contribuer plus largement à lutter contre l’illectronisme.
  • Promouvoir l’innovation responsable : un cadre de certification pour les solutions d’IA et les échanges électroniques doit être développé en parallèle du déploiement d’eIDAS 2.0. Les tiers de confiance jouent un rôle central dans la certification des données et l’audit des processus, garantissant ainsi une innovation éthique et sécurisée.

« L’objectif européen d’équiper 80% des citoyens d’un portefeuille d’identité numérique d’ici 2030, couplé à la généralisation de la facturation électronique pour les entreprises, sans compter les autres dispositifs visant à combattre des menaces qui ne cessent d’apparaître, illustrent l’ampleur de la transformation à venir. Notre rôle est de garantir que cette transition soit à la fois sécurisée et accessible à tous les acteurs économiques », souligne Philippe Sanchis, Secrétaire Général de la FnTC.

Ces propositions s’accompagnent d’un appel à la création du label « Confiance Numérique France », une certification tripartite (État, fédérations professionnelles, utilisateurs) qui viserait à évaluer et garantir la fiabilité des solutions numériques, de leurs fournisseurs et des entreprises engagées dans une transformation digitale responsable.

 

 

À propos de la FnTC :

La Fédération des Tiers de Confiance du numérique rassemble éditeurs de logiciels, prestataires de services, experts, professionnels réglementés, start up, utilisateurs et structures institutionnelles. Ses domaines d’expertise : les secteurs historiques de la digitalisation (signature électronique, archivage électronique, identité numérique, coffre-fort numérique, facture électronique, vote électronique, e-finance, e-santé), mais également les sujets montants (Blockchain, KYC, Cachet électronique visible…). La FnTC œuvre pour la vulgarisation des bonnes pratiques numériques : elle produit sous la forme de « guides » une importante doctrine, élabore des référentiels techniques, et contribue à la normalisation nationale et internationale (Afnor, CEN et ISO). Site : fntc-numerique.com – Mail : infos@fntc-numerique.com

Contact presse

Thierri Koumagnon – Bien Commun Advisory – t.koumagnon@bcadvisory.fr – 07.82.38.58.35

 

[1] 8e Baromètre de la confiance des Français dans le numérique – Acsel

[2] Baromètre Fraude 2022 Allianz Trade x DFCG

[3]  Rapport 2022 de l’Agence nationale de la Cohésion des territoires (ANCT) sur La société numérique

[4] Digital Economy and Society Index 2022

[5] Baromètre du numérique 2022 (Credoc pour l’Arcep, l’Arcom, le CGE et l’ANCT)